Je pagaie. Soyez patient ...

La loutre de mer

Ne la cherchez pas en Bretagne, elle ne vit que dans le Pacifique Nord, de toute la chaîne des Aléoutiennes, au Sud de l’Alaska, jusqu’en Californie .On la trouve aussi en Asie sur la côte Ouest du Kamchatka.

Loutres dans la merloutres dans la mer ( Photo Jean-jacques Lemoine)

Photo Laurence Herissard

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Longtemps chassée pour sa fourrure, la loutre est désormais une espèce protégée, dans tous les pays où elle réside. On peut lire parfois dans certains écrits, sur les Inuit du Pacifique, que ces derniers chassaient la loutre pour se nourrir. En fait, les habitants d’Unalaska aux Aléoutiennes, nous ont expliqué, qu’il n’y a  » rien à manger sur une loutre ». Sa chair est trop maigre et pas très agréable au goût. C’est sa fourrure très épaisse qui la protège du froid, et non pas, comme chez les lions de mer, par exemple, une couche de graisse conséquente entre la chair et la peau. . C’est d’ailleurs sa fourrure qui a déclenché sa chasse intensive par les Russes et les Occidentaux , pendant tout le XIX ème siècle et jusqu’au début du siècle dernier.

Photo Laurence Herissard

Les Aléoutes avaient un rapport quasi mystique à la loutre, toutes sortes de légendes issues des croyances aléoutes s’y réfèrent. Dans ces croyances aléoutes, la loutre et le kayak, sont étroitement liés. Quand on a déjà pagayé parmi les loutres de mer, on comprend aisément pourquoi. Evoluant dans le kelp (forêts d’algues géantes), la loutre se nourrit essentiellement d’oursins, de coquillages variés et divers, d’étoiles de mer, de poissons parfois. Le reste du temps est consacré aux jeux avec ses congénères.

Photo Laurence Herissard

Animal farouche et curieux à la fois, la loutre se méfie du kayak qui l’approche et plonge aussitôt, mais la curiosité étant la plus forte, elle réapparaît un peu plus loin, histoire de voir. Et c’est un spectacle dont on ne se lasse pas.Les mères nagent sur le dos en portant leur loutron sur le ventre et le protège, notamment des aigles à tête blanche (le pygargue), friands des jeunes loutres.L’instinct protecteur de la mère a d’ailleurs tendance à durer. Tant et si bien que ce n’est qu’une fois devenu trop lourd, au point de faire couler sa mère, que la loutre, quasi adulte, quitte le giron maternel.

Photo Laurence Herissard

Les Américains la nomment « sirène du Pacifique », les « Natives » d’Alaska, voyaient en elle des origines humaines. En tout cas, s’il y avait un animal totem à rattacher au kayakiste, je pense, pour ma part, que je choisirais la loutre de mer

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